Dans le noir complet ...

J'évoluais dans le noir complet, comme de coutume. Mon esprit se baladait par ci par là, cherchant une vie, pour lui " emprunter " ses yeux. Promis, je les rends après. Les herbes sèchent craquent dans un boucan du duable sous mes sabots. De quoi attirer les prédateurs des dix kilomètres a la ronde. Mais je crois qu'il n'y a pas de fauves ici. J'éspère bien, parce que sinon, je suis condamnée. Une jeune jument aveuglée en pleine savane avec les hautes herbes qui la gène ? Pas besoin de vous faire un tableau. Quinze pour les lions, et zéro pour moi. Je hume l'odeur fraiche d'une eau un peu croupie. Je fronce les naseaux, cherchant a en savoir plus. Une fine odeur de vase, de nénuphar, de compatriote rayé, nommé " zèbre " mais pas de sac-a-mains-crocodiles. Là aussi on m'a raconté des trucs. Je secoue ma fine tête noire. N'impooooorte quoooooi. Je devrais arrêter les contes de fées (oupas). Je me penche délicatement pour boire, toujours tendue comme un arc près a décocher une flèche dans la face d'un intrus. J'entends un craquement de feuilles, un peu la même résonnance que celui que je produisait tout à l'heure. En moins fort, bien sur, étant donné que je suis moins près maintenant. Un souffle assez délicat, mais pas dissimulé. Un zèbre ou une autre bêbête de la savane pas africaine. Je relève la tête et me tourne lentement vers l'intrus. Ou du moins vers la source du son.

* On m'a souvent dit "Regarde toujours derrière-toi..."

Je marchais doucement ici. Mes délicats sabots écrasaient l'herbe sèche et jaunie par le soleil ardent, produisant un craquement qui ne risquait pas de passer inaperçu dans les environs. Si quelqu'un était là, il saurait automatiquement que je l'étais aussi. Chose qui m'était tout de même assez désagréable. Déjà, je détestais cette herbe sans vie qui avait un goût apre et amer. Je marchais ici depuis plusieurs minutes, quand je surpris alors un bruit de mâchements. Alors, j'entrevis un drôle d'équidé un peu plus loin. Il avait arrêté de marcher ces pousses immangeables et me regardait, aussi surpris que moi. Il me ressemblait tant, dans sa morphologie, qu'il en devenait différent. Sa robe n'était pas unie, ni même pie ! Non, elle était... rayée. Comme si un éclair avait frôlé sa peau sans la brûler, juste assez près pour dessiner sur lui des marques noires sur sa peau blanche. Ce qui donnait ce que l'on appelait un zèbre. Alors que lui me contemplait autant que moi je le dévisageais, j'entrevis un bref mouvement autour de moi. Je fis quelques pas de côtés, ce qui fis le mouvement s'accentuer et que je puisse facilement le repérer : c'était un autre cheval, qui a mes bruits de pas, s'était retourné. Sans hésiter, je délaissa le zèbre qui était par rapport à moi presque un extraterrestre, pour m'avancer vers le cheval qui se trouvait être une jument. Elle était brune. Je secoua doucement la tête, faisant virevolter mes crins couleur de feu. Ma queue flamboyante zèbra l'air en une série d'étincelles, qui n'étaient qu'illusion de la couleur de ma robe. Doucement, je ronflota des naseaux. Puis ma voix douce, charmeuse, s'éleva dans l'air chaud et lourd de la savane Hadradë.

« Bonjour... ! »

» Il fait noir |L|