* Musique estivale d'un fin de printemps. [SOUL EATER]

* Mais quand on n'entend plus la musique... ?

« Parfois, je me demande si je n'aurais pas préféré mourir avec eux... »

C'était un de ces nombreux jours où je pensais à son passé. A ce jour, qui avait tout bouleversé. Qui avait tout détruit. Toute ma vie. Tout les miens. Sauf moi. Parfois je me demandais pourquoi moi j'avais été épargné. Pourquoi moi et pas un autre. Je secoua la tête, sortant de mes funebres pensées. Je jeta un regard ambré aux alentours. L'herbe jaunie par le soleil, ou par le feu, me chatouillait les membres. Je jeta un oeil à cette marque en forme de trident sur mon poitrail et cela me fit esquisser un faible sourire. C'était grâce à elle que j'avais survécu. Je soupira et c'est qu'alors, à l'horizon, je vis une silhouette équine se dessiner. J'avais le soleil dans les yeux, dont les rayons caressaient ma robe flamboyante. Je resta donc immobile, les yeux mi-clos, attendant que l'inconnu se manifeste.

» Mort. Tout était mort. De la plus petite herbe au plus grand arbre. Herbe jaunie, arbre sans feuilles et eau non potable, hideuse... Je soupira longuement, cette respiration profonde m'aracha un faible baillement. M'ébrouant vigoureusement, je pris le trot, mes sabots écrasant la nature morte, je releva l'encolure. Au loin, une fine silhouette c'était dessiné. Pas de bol.. Pour moi... Ouais, j'étais pas d'humeur aujourd'hui. Fatigué, morne et en plein ennui, j'avais ni l'envie, ni la force de faire chier mon monde. J'étais plus près a présent et je pouvait le détailler, je repris le pas. Quelle chance tu as étalon alezan ! Tu va voir Soul Eater non accompagné de son sarcasme habituelle et de sa cruauté sans pareille ! Je bailla de nouveau et me stoppa, les yeux fatigués, les jambes tremblantes par moment. Je m'allongea, il viendrait ou pas. Après tout j'm'en fichais pas mal, je veux juste me reposer un peu...

* Sympas, les Jëhéran...

La silhouette s'était un peu rapprochée. Elle avait finie par s'immobiliser. Puis par s'allonger. Monsieur (oui, c'était un étalon), devait être bien fatigué pour s'allonger ainsi sans défenses. Je secoua ma crinière de feu. Je ronflota doucement des naseaux. Attrapa une pousse jaunie. La recrâcha, tant son goût était amer. Je soupira. Leva sur le ciel mon regard ambré. Le soleil dansait avec les nuages, s'entrelaçant. Alors, je fis plusieurs pas vers l'inconnu. Un fin sourire s'étira sur mes lèvres. Un fin sourire qui avait l'air... amical. Oui, c'était ça. Amical. Presque chaleureux. Je continuais de m'approcher vers l'étalon, dont je distinguais à présent sa robe baie et son air froid. Mon allure était régulière, mesurée. Chacun de mes gestes était comme toujours précis. Je savais ce que je faisais avant de le faire. Sinon, à quoi bon ? Je secoua la tête, dressant les oreilles.

« Bonjour. »

» Je soupira, encore. Il c'était approché.. Avec ce sourire tout mimi mignon. Mais bizzarement, j'avais pas confiance. Après tout on était tous les mêmes, un minimum contrôlé par ci qui vit en nous. Toujours couché, je regarda avec lassitude mon symbole. « Akuma ». C'était clair pour moi, j'hebergais un Démon puisque ce symbole voulait dire ca... Je ronflota des nasseaux lorsqu'il m'adressa la parole. Me redressa vigoureusement et rapidement. Puis parti vers la droite en passant a côté de l'inconnu.

« Fiche-moi la paix. Je suis pas d'humeur... »

Clair, net et précis. On pouvait pas faire mieux. Pourtant curieusement je me doutais bien qu'il allit pas me foutre la paix... C'était prévisible.

* Il faut que tu respires.

Eh bien, froid celui-là. Je m'approcha encore, même lorsqu'il me parla. Je continua de m'approcher, de mon allure souple. Ma longue crinière enflammée battait ma fine encolure. Sur mon poitrail, le trident semblait n'être qu'une vieille cicatrice de combat. Mais ce n'était pas le cas. Chacun des chevaux ici présents le savaient. Moi même j'en avais fait l'expérience. Un jour. Je frissonna aux souvenirs que cette expérience faisait remonter en moi. Je trembla une ou deux fois et réussis à me reprendre. Mon sourire s'amincit, restant toujours là pourtant. Je me coucha non loin de l'étalon bai, aux aguêts. Mes oreilles jouaient les girouettes. Alors, ma voix s'éleva doucement. Mon ton était calme, simple.

« Je ne sais pas ce qui t'as rendu ainsi, je sais bien que jamais tu ne voudras en parler à un étranger, qui plus est, ennemi. Mais sache que tu n'es pas le seul... »

Je continuais de le fixer de mon regard ambré. Brûlant. Je n'étais pas sûr de sa réponse. Ni s'il y allait en avoir une, ni même de sa réaction. Mais au fond de moi, je savais ce que je faisais. J'en étais conscient.